Je veux Devenir…
- Azanga NKOMBO
- 23 août 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 janv. 2023
Muasi atongaka mboka te
J’ai entendu ça hier dans un débat à la télévision… Ayiiiiii Anzanga Nkombo, fils premier et chéri de Nkombo Azate mais quelle idiotie ! Une femme ne peut pas construire le pays !!! Ayiiii ! Eeeeeish ! Yako !
Mais c’est quel pays ça ? Les gars, il faut sortir un peu… Tatcher, Aang San Suki, Maryse Sam, Eniola Harrison, Michelle Robinson Obama,…. Ça ne vous dit rien ????
Moi, j’aime beaucoup Michelle Robinson Obama.
Ne le dites surtout pas à Barack et encore moins à ma femme.
Alors oui, vous allez me dire que ce sont des étrangères…. Et alors ? Et vos mamans, elles ne vous ont pas nourris, éduqués, élevés ? Mes frères, mes frères, à force de manger des kanga journée vous avez tout fermé.

Quand Nicole Sulu a fondé Sultani Makutano le premier réseau d’affaires du pays grâce auquel on parle de nous autrement qu’en termes de viols ou de massacres, vous étiez où ? Moi je n’étais pas là !
Quand Rukiya Hamadi Somji créait son salon de coiffure Kanekiya pour rendre chaque jour plus belle vos femmes, vous étiez où ? Moi je n’étais pas là !
Quand Raïssa Malu a lancé la Semaine de la Science et des Technologies pour promouvoir les sciences et a produit des capsules pédagogiques pendant la crise sanitaire afin que les enfants continuent à étudier, vous étiez où ? Moi je n’étais pas là !
Quand Annie Modi s’est levée avec Afia Mama pour se battre contre le mariage précoce et les violences faites aux femmes, vous étiez où ? Moi je n’étais pas là !
Alors respect….
Muasi atongaka mboka te,
Une femme ne peut pas construire le pays,
Je suis fatigué de ce mépris envers les femmes…
C’est pourquoi j’aime Michelle Robinson Obama
Michelle Obama est parfaite… une véritable icône de la mode, femme du premier Président noir de la première puissance mondiale, brillante universitaire, charismatique, généreuse,…. La perfection au féminin.
Elle est adorée par toutes les filles de Kiname. Pour ceux qui lisent ma chronique pour la première fois, Kiname est la contraction de Kinshasa et Paname. Donc je disais que toutes les filles de Kiname l’adorent et pour les mecs, c’est Beyoncé avec un cerveau. Je sens déjà une pointe d’énervement dans le chef de mes lectrices : ce n’est pas la peine ! Les mecs de Kiname sont assez reptiliens et plutôt dans la courbe physique que dans celle de l’apprentissage.
Et voilà que l’icône nous pond une fresque : Becoming Michelle Obama. Je vous avoue qu’entre la défaite de l’AS Vclub, les atermoiements du Real Madrid et la course à l’Europe du PSG, j’ai des soirées bien chargées. C’est passé un peu inaperçu chez moi. D’ailleurs, quand c’est arrivé, j’étais au salon entrain de préparer le match : chips na Nkoyi, … Pas de potes pour regarder le match à la maison, je suis plutôt adepte des plaisirs solitaires et les notes vocales, c’est plus rigolo pour se moquer des perdants. Je disais donc que j’étais au salon entrain de préparer le match quand j’ai entendu des cris de joie. Là ma chérie me hurle : « super, j’ai Becoming Michelle Obama » (ma femme est aussi anglophone). J’ai d’abord pensé à une hallucination auditive et j’ai poussé une onomatopée interrogatif « hein ? », c’est le lyrisme bantou comme dirait Youssoupha. Elle a répété la phrase et j’ai compris que la soirée allait être compliquée.
Après quelques haussements de tons, d’arguments et de contre-arguments de l’utilité de lire ce bouquin (oui, oui, je sais, j’ai osé), deux matchs ratés (soirée Champions League en plus), des soupirs appuyés tard dans la nuit, des draps moites de sueurs mêlées, j’ai compris le vieil adage universel : « faites l’amour et pas la guerre ». Résultat des courses : j’étais devenu fan de Michelle Obama à 10h30 précises du matin et j’ai promis en signe de reddition de lire Becoming Michelle Obama. Je l’ai pris en version électronique pour ne pas avoir de problèmes et surtout qu’on ne commence pas à regarder où est mon marque page.
Ne le dites pas à ma femme mais j’ai été agréablement surpris.
Je m’attendais à un truc du genre me, myself & I et que nenni, un vrai livre sur la vraie vie. Je n’ai jamais vu un auteur aussi autocentré sur les autres. Merci pour vos applaudissements, le concept est authentiquement de moi. Je pense d’ailleurs à le breveter. La 44ème Première Dame des Etats-Unis d’Amérique vous raconte sa vie à travers les autres même les lieux sont vivants comme la maison de son enfance empilée sur deux univers.
Mais comment ne pas avoir de respect pour cette femme à qui son conseiller d’orientation dit : « tu n’es pas faite pour l’université de Princeton », elle va y faire ses études et après elle part à Harvard.
Come on… come on…
Becoming Michelle Obama commence par la fin, celle d’un règne qui aura marqué à jamais la face de l’autoproclamée première puissance mondiale. Et une phrase sublime résume tout le livre : « Even if you see it coming, even as your final weeks are filled with emotional good-byes, the day itsel is still a blur ».
Ne me regardez pas, apprenez l’anglais. Il n’y a pas de traduction disponible ici.
Lire Becoming Michelle Obama est avant tout une rencontre avec une femme en proie avec les questions de son temps, ses fragilités, ses combats, ses doutes et ses victoires sur elle-même et sur le monde. Dans chacune des pages se loge un fragment d’humanité : l’éternelle bataille de chacun d’entre nous avec sa condition première pour atteindre le meilleur de soi.
J’ai aimé discuter avec Michelle Obama.

Alors, je pense à toutes ces femmes…
A Marie-Chantal Kaninda qui parle avec autant de respect au creuseur de diamant qu’aux pontes de cette industrie. Comme elle je veux devenir…
A Sandrine Ngalula Mubenga qui a failli mourir faute d’électricité pour l’opérer et a dédié sa vie à fournir des solutions d’approvisionnement grâce aux énergies renouvelables. Comme elle je veux devenir…
Comme elles, je veux Devenir la meilleur version de moi
Ne le dites pas à Ohatsho,
Je rentre au labo..
Signé votre bien aimé
Azanga Nkombo
Bonus
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