Abidjan c’est doux deeeh
- Azanga NKOMBO
- 23 sept. 2023
- 4 min de lecture

Ohatsho a du souci à se faire.
Ne le dites pas à ma femme : Abidjan c’est doux deeeh.
Eeeeeeeeh ! Mince ! Les mamans de Kiname vous nous trompez, vous nous trompez. Et moi j’ai toujours cru que vous étiez au top ! Mince, comme dit mon grand-père : « sortir de sa case, c’est le début de la connaissance ». Vous êtes là avec vos « well », vos « you know » ou vos « o lobi ?! ». Là-bas, l’ivoirienne m’a parlé avec une voix à la Chantal Kanyembo : « veuillez m’excuser. Pourriez-vous répéter vos propos ? Je n’en ai pas compris la teneur ». Eiiiiiiiish, le français de France ! L’ivoirienne est swag, classe, féline ou puissante ; elle marche en Loulou ou en Prada, porte du WaxBazar et se balade en Porsche. Faites pas semblant et vous pouvez aller m’accuser chez ma femme : Ohatsho est hors catégorie. Je mets en gras et en majuscules pour que vous compreniez bien : HORS CATEGORIE. Chez elle, il n’y a pas vos histoires de dévaluation. Elle est mon or, l’étalon de référence, le lieu où nul ne peut être sans avoir été. Faut même pas essayé de vous comparer à ma Ohatsho de Wembonyama. ‘ttention, ‘ttention !

Ne le dites pas à ma femme : Abidjan c’est doux deeeh.
J’ai déjà averti Ohatsho, j’ai programmé deux missions à Abidjan sans savoir même ce que je vais y revenir faire. Bande de jalouses… Il ne fallait pas m’envoyer au paradis sur terre. Vous voulez savoir ce que je faisais là-bas ? J’ai assisté à une conférence qui se tenait sur deux jours. Les léopards ont débarqué au pays des éléphants. Après avoir vu Abidjan, je ne comprends plus les gens qui vont en vacances à Paris et à Bruxelles ! L’émerveillement commence dès l’aéroport, tu ne cherches pas le Wi-fi, c’est le Wi-fi qui te prend en charge. Zaventem nous a mentis. Et puis les hôtels…. Comme dirait mon pote ivoirien Addams, Sofitel Ivoire c’est comme palais présidentiel !
En tout cas moi, j’ai décidé. Si tu m’invites à une conférence, cela doit se passer à Sofitel Ivoire. Sinon, il ne faut même plus m’inviter. N’essaye même pas, on va se fâcher. C’est trop bien, c’est très français d’ailleurs. On a mangé à La Gourmandise, parfois à La Brasserie et si tu marches un peu, tu te régales au Comptoir. Et les femmes sont d’une élégance rare, d’un raffinement précis. J’ai failli changer de nom et m’appeler Hiro. Je voulais juste leur chanter : « Bébé, dis-moi, dis-moi, dis-moi eeeeeeh / Où tu veux, on ira eeeeh / Dis-moi, dis-moi, dis-moi eeeeeeh / Ce que tu veux de moi ». Il y a le cœur, il y a la raison, les ivoiriennes sont la raison du cœur. En plus, il y en a tellement que tu attrapes très vite le torticolis. C’est plus rapide qu’à l’US Open : pan, il y en a une près du restaurant ; pan, il y en a une qui fait son check-in à la réception ; pan, il y en a une qui se prélasse au bord de la piscine ; pan, il y en a une qui amène délicatement sa flute de champagne à ses lèvres délicatement rosées. Stendhal a écrit : « la beauté est une promesse de bonheur ». Moi, j’ai passé mon temps à croiser des promesses dans les rues d’Abidjan.

Ne le dites pas à ma femme : Abidjan c’est doux deeeh.
Le deuxième jour de la conférence, dans le hall du Sofitel Ivoire, j’ai vu une femme, elle avait une longue robe soyeuse aux couleurs de la terre et du feu, avec un col au ras du cou, des manches longues qui s’arrêtaient au milieu de la paume des mains, et le bas de sa robe effleurait avec délicatesse les tapis du Sofitel. Elle était juchée sur des escarpins qui ajoutait de la hauteur à sa grandeur. Elle n’offrait au monde que la pureté de ses traits et la délicatesse de ses mains. L’incarnation de la promesse du bonheur. Comme dirait Michko le littéraire : « quand tu la vois, tu l’épouses ; si t’es marié, tu chasses les autres maîtresses et tu l’installes comme deuxième bureau officiel. Tu la présentes à Maman maison mère. Elle-même va comprendre ».
Mince mais les filles de Kiname nous trompent !!! Hein, les amies du Seray, du Boulevard Kimbuta, de Ngwasuma, du Metro, de Pima bar, du Cha Cha, du Coco Jambo, du Millionnaire, du Mood, de Enigma, du Key Lounge, du Belvédère, du Klubb, du Tree House, de l’Olive verte, de Kapela, de la Terrasse, de Café Music, du Pokémon bar, … Ecoutez mes sœurs, ressaisissez-vous !!! Là-bas, on voit rien, on prend tout. Chez vous, on voit tout et on prend rien. Génération boutchou, kata fumbua, faut nous laisser. L’ivoirienne, ça c’est femme !!!!

Ne le dites pas à ma femme : Abidjan c’est doux deeeh.
Bon, la conférence s’était bien. Je suis quand même venu à Abidjan pour ça. D’ailleurs, je n’avais jamais fait attention : la lutte des classes c’est fort, même dans les badges. Attendez, attendez, vous allez comprendre. Si tu as un badge blanc ou qui reprend le visuel de l’évènement, c’est un badge de secours. C’est un « tiens prends ça », on a eu pitié de toi, surtout si la lanière est blanche, c’est mauvais signe.
Si tu as un badge avec une lanière de couleurs, surtout de couleur foncée, c’est que tu remontes dans la hiérarchie. En plus de la couleur, il doit être écrit un terme générique comme « Press » ou « Security » ou « Staff » ou « Speaker » … accompagné d’un logo de la conférence. Moi, j’avais un badge « Press » donc j’avais l’autorisation de frimer même un peu…
Tu commences à atteindre le Graal quand ton nom et ta fonction sont repris sur le badge par exemple : « Azanga Nkombo, journaliste indépendant ». Là tu peux vraiment frimer parce que là tu es sur la deuxième marche du podium.
Mais la catégorie reine, qui est même HORS CATEGORIE comme Ohatsho, est celle de ceux qui ne portent pas de badge sauf en présence de leurs pairs : Présidents, Premiers Ministres, Ministres, Ambassadeurs,…. Mon frère, là tu ne peux que t’incliner.
Comme dit Josey : « Dieu a parlé, qui peut contester ? ».
Azanga Nkombo
Votre serviteur badgé.
Je dédie cette chronique à Alice, ma nièce préférée, le parfait confluent entre la majesté du fleuve Congo et la beauté éternelle de la lagune Ebrié.
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